La grande Guerre de Vendée 1793-1796
Cette page relate chronologiquement les faits marquants de la Grande Guerre de Vendée (mars 1793 à juillet 1796) ; pour aller plus loin, les textes en bleu vous réorientent vers d'autres sites.
Lien vers Vendéens et Chouans, blog de N.Delahaye qui a contribué à la rédaction de ce texte.
En Vendée, l'insurrection paysanne due à la dégradation des conditions de vie en milieu rural et à l'atteinte à la liberté de culte qu'avait entraîné la Constitution civile du clergé (loi du 12 juillet 1790), opposa les Blancs, royalistes (surnommés les "Brigands" par leurs ennemis), aux Bleus, républicains.
​
​
Cette rébellion, véritable guerre civile nommée dès mars 1793 les "Guerres de Vendée" , s'est déroulée sur un territoire insurgé, la « la Vendée Militaire », région répartie sur quatre départements (le sud de la Loire Atlantique, la moitié nord de la Vendée, le sud-ouest du Maine et Loire, et le nord-ouest des deux Sèvres), et hors de ce secteur géographique jusqu'en Normandie lors de la campagne militaire "la Virée de Galerne".
1ère GUERRE de VENDEE : mars - décembre 1793
Coeur vendéen
La France ayant déclaré la guerre à l'Europe, la Convention décida, le 23 février 1793, la levée en masse par tirage au sort de 300 000 hommes, ce qui déclencha la révolte des Vendéens fortement liés à leur terre.
Début mars 1793, des émeutes éclatèrent à Machecoul, Tiffauges, St Florent le Vieil, dans le marais breton et le bocage. Des villes tombèrent aux mains des insurgés : Montaigu, Challans, La Roche-sur-Yon, les Herbiers le 10 mars, Saint-Fulgent, Jallais, Chemillé le 13 mars, Cholet le 14 et Chantonnay le 15.
Manquant d'expérience militaire, les paysans allèrent chercher des chefs pour prendre la tête de l'insurrection : Bonchamps, Charette, d'Elbée, Cathelineau, La Rochejaquelein...
Ils s'unirent pour créer la "Grande Armée Catholique et Royale" composée des armées d’Anjou, du Haut Poitou, du Centre, du Pays de Retz et du bas Poitou.
Le terme « Guerres de Vendée » apparaîtra lors d'un affrontement décisif, le 19 mars 1793, la bataille de la Guérinière près de Saint-Vincent-Sterlanges, où les Vendéens triomphèrent des troupes républicaines.
Ce même jour, la Convention votera un décret déclarant hors la loi les insurgés, ce qui eut pour conséquence le renforcement de l'esprit de révolte. Il sera modifié le 10 mai pour ne concerner que les chefs.
​
L'année 1793 fut marquée par une succession de combats sanglants où les Vendéens furent tantôt vainqueurs, tantôt vaincus.
La Grande armée
Armées d'Anjou
(Mauges)
et du haut Poitou
Armée du Marais
(Pays de Retz et
bas Poitou)
Armée du Centre
(haut bocage)
Zones d'action des principaux chefs vendéens
La bataille de Cholet, le 17 octobre 1793, marqua une victoire décisive des républicains.
En déroute et décimés, les Vendéens se replièrent sur Beaupréau puis Saint-Florent-le-Vieil, n'ayant ensuite d'autre échappatoire que de traverser la Loire.
Commence alors la Virée de Galerne, campagne militaire à l'issue tragique, du 18 octobre au 23 décembre 1793.
Cette expédition, sous le commandement de La Rochejaquelein juste nommé généralissime, mena jusqu'à Granville l'armée vendéenne accompagnée de nombreux civils, dans l'espoir d'y trouver une aide venant d'Angleterre.
L'ultime affrontement, La bataille de Savenay le 23 décembre 1793, se solda par une victoire des Bleus et l'anéantissement de la Grande Armée Catholique et Royale. 50 000 à 70 000 hommes, femmes et enfants, y auront perdu la vie.
Va s'ensuivre, de janvier à mai 1794, la période la plus noire de cette guerre.
2ème GUERRE de VENDEE : 1794 - 1796
Afin de mettre en œuvre les décrets d'extermination de la Vendée, votés en août et octobre 1793, le Comité de salut public nomma le général Turreau pour détruire le territoire insurgé et sa population à présent sans défense. Jusqu'au 17 mai 1794, date où Turreau fut relevé de ses fonctions, douze colonnes incendiaires, appelées Colonnes infernales en raison des atrocités qu'elles commirent, sillonnèrent le territoire insurgé mettant tout à feu et à sang sur leur passage.
Ces horreurs provoquèrent de nouveaux soulèvements menés par Charette, Stofflet et Sapinaud.
Robespierre fut exécuté le 27 juillet, et, de septembre 1794 à février 1795, il régna un semblant de trêve et de politique de clémence.
C'est ainsi que, par le décret du 2 décembre, la Convention accorda l'amnistie aux Vendéens qui déposèrent les armes. Puis, suite à de laborieuses négociations, le Traité de La Jaunaye fut signé le 17 février 1795, près de Nantes, entre une délégation menée par Charette et une autre par Ruelle. Les insurgés obtinrent de nombreuses satisfactions, dont la liberté de culte et la dispense de levée militaire. Les républicains quittèrent le territoire insurgé.
A son tour, Stofflet accepta la paix à Saint-Florent-le-Vieil le 2 mai 1795.
Croix de Charette
Logis de la Chabotterie
Mais le traité de la Jaunaye ne mit pas pour autant fin à la guerre. De part et d'autre des incidents se produisirent, certaines clauses n'étant pas respectées. La mort de Louis XVII, l’arrestation le 19 et le 20 juin de deux de ses officiers, et l'échec du débarquement de Quiberon en juin-juillet 1795, poussèrent Charette, alors nommé généralissime de l'Armée Catholique et Royale par Louis XVIII, à rompre la paix et reprendre les armes le 24 juin 1795.
Pareillement, en janvier 1796 sur ordre du Comte d'Artois, Stofflet dénonça le traité. Il attaqua Bressuire le 3 février.
Capturé par les républicains à la Saugrenière, il fut fusillé le 25 février 1796, à Angers.
Charette, traqué par l'adjudant-général Travot, est par trois fois vaincu bien qu'il parvienne à s'échapper de chaque affrontement. Finalement, capturé le 23 mars 1796 dans le bois du logis de la Chabotterie à Saint-Sulpice-le-Verdon, jugé à Nantes et condamné à mort, il sera fusillé le 29 mars.
La mort de Charette marqua la fin de la Grande Guerre de Vendée.
(Les textes en rouge = manque d'info)